Liaisons n° 89

Sommes-nous vraiment utiles à notre langue ?
Faisons-nous suffisamment et assez bien pour que le monde dit « moderne », dit « des affaires », dit « de la mondialisation », utilise spontanément le français ? Je me pose la question !

Nos incantations sont-elles adaptées ? Nos menaces de flammes de l’enfer pour les mécréants de l’anglomanie seront-elles autant de certitudes que le français ne sera pas un patois coincé entre l’occitan, le basque et l’anglais ?

Sans doute l’arrivée américaine de 1917, le débarquement en Normandie, le plan Marshall et l’OTAN, sans parler du chewing-gum, du nylon et de John Wayne, ont-ils marqué profondément notre civilisation.

Mais, quand le souverain invitait Léonardo à séjourner dans le val de Loire, on ne craignait pas la langue de la botte… L’italien coulait dans nos veines parce que le latin nous avait appris les humanités.

Aujourd’hui, parsemer notre langage d’expressions anglaises, comme du ketchup sur des pâtes, donne un chic qui rappelle la Marie-Chantal des années 1960 !

Faisons-nous assez pour que notre langue se retrouve au premier rang des sciences, de la diplomatie, des échanges ?

C’est certain, notre langue est la plus belle, la plus poétique, la plus culturelle, et j’en passe… Mais est-elle utile à un jeune qui veut faire le tour du monde ou trouver du travail ?

Notre langue est un outil de formation, d’action et de création. La portons-nous assez dans ces trois directions ?

Jacques Godfrain
Président de l’AFAL

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