Menace sur l’Institut Français de Valence

L’AFAL vous informe

Menaces sur l’Institut français de Valence

Le sort de cet instrument de rayonnement culturel, établi depuis plus d’un siècle dans la troisième ville d’Espagne, doit se jouer aujourd’hui.

Par Mathieu de Taillac- Publié le 21 mai 2021

La place de la Reine, Valence, 278080083/elenaestelles – stock.adobe.com

Une présence de 133 ans de la culture française… et puis s’en va? Les 28 salariés de l’Institut français de Valence devraient connaître ce vendredi le sort de leur contrat de travail… et de leur institution. Les négociations entamées avec la direction de l’établissement qui diffuse la langue et la culture françaises dans la troisième ville d’Espagne doivent arriver à leur terme. Un accord sera signé, ou non, le gros des troupes sera licencié et, craignent ces dernières, l’institut démantelé.

L’ambassade, qui n’a pas donné suite à la demande d’entretien du Figaro, parle dans une courte réponse écrite de «réorganisation» et affirme que «la proposition de l’administration est de fixer les missions prioritaires suivantes: promotion de l’enseignement du français dans le système scolaire espagnol, certifications de français, action culturelle et coopération universitaire». Les employés et les usagers de Valence voient là «une fermeture déguisée», selon le mot d’Alexandre Gazet, président du Comité d’entreprise de l’Institut français de Madrid et membre du collectif de défense. Ils craignent qu’à terme, deux ou trois employés rescapés se limitent à organiser quelques tables rondes et des examens de français. Finies les expositions dans les murs, terminés les cours de français – partout ailleurs lucratifs -, adieu la médiathèque.

«Le sort de Séville»

Le sacrifice est justifié au ministère par des pertes qui, en 2019, l’année d’avant le Covid, ne s’élevaient pourtant qu’à 5 000 euros, selon le chiffre diffusé par les défenseurs de l’Institut et que n’a pas démenti le réseau diplomatique. En 2018, le ministère des Affaires étrangères s’était ému d’un déficit de 37 000 euros et avait exigé un retour à l’équilibre en deux ans. «On craint de subir le sort de Séville, précise un employé de l’Institut français de Valence qui souhaite rester anonyme. Il est passé en 2006 d’un institut complet à un institut vidé de toute sa substance. On ne comprend pas l’intérêt de saborder notre activité, d’abandonner cet instrument de rayonnement culturel.» Certains opposants au démantèlement observent que l’immeuble situé en plein centre-ville est une propriété de l’État et imaginent que ce dernier pourrait réaliser une belle plus-value en cas de déménagement vers des locaux plus modestes.

Une pétition a recueilli plus de 10 000 signatures, le maire de Valence s’est solidarisé, un député et un sénateur ont adressé, chacun dans leur assemblée, une question au gouvernement espagnol. La députée de la circonscription des Français de l’étranger concernée, Samantha Cazebonne (LREM) a également été interpellée. Pour son suppléant et candidat aux élections consulaires du 29 mai, Stéphane Vojetta, «la gauche française en Espagne s’est saisie de l’affaire en pleine campagne, mais c’est l’arbre qui cache la forêt. La députée a remporté plusieurs batailles en faveur de l’enseignement du français à l’étranger et mobilisé des millions d’euros. Elle n’accepte pas la décision les bras croisés, mais son rôle n’est pas de diriger l’agit- prop contre le gouvernement».


*********************************************
Siège social : Carré Belle-Feuille, 
60, rue de la Belle-Feuille  
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT 

Courriel : afalassociation@gmail.com

Site internet : www.afalassociation.com

Vous aimerez aussi...