AgoraFrancophone, Infolettre 302 -Janvier 2023.

Aux parlementaires français !

Promouvoir la langue française n’est pas un combat d’arrière-garde, mais un combat d’avenir pour le dynamisme et le rayonnement de la France !

Le dernier N° de la collection « Manière de voir » du Monde diplomatique, intitulé « Le pouvoir des langues » montre à quel point il est fondamental pour un pays de mettre en valeur sa langue, de la promouvoir et de l’utiliser pleinement au plan national et international, s’il veut être aux yeux du Monde, une grande Nation, une Nation dynamique et qui rayonne. La langue est un vecteur décisif pour s’opposer aux dominations d’où qu’elles viennent et donner une âme à un pays et à sa population. Malheureusement en France, on délaisse peu à peu et depuis des décennies, la langue française, au niveau économique, au niveau universitaire et au niveau de la recherche, au profit de l’anglais.

En 2007, l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine écrivait « L’indifférence des élites françaises au sort du français et de la Francophonie- mis à part les spécialistes -, est un scandale et une absurdité. Manifestation, sans doute, d’une sorte de déprime nationale et de faux modernisme, se préoccuper du français leur paraît une obsession de vieilles barbes, le comble étant atteint dans les milieux économiques globalisés ou le snobisme, en plus de l’efficacité pratique, s’en mêle. Ni les Espagnols, ni les Russes, ni les Arabes, ni les Chinois, ni les Allemands entre autres ne sont aussi désinvoltes avec leur propre langue. Si l’américain était sérieusement menacé, les États-Unis n’hésiteraient pas à adopter les lois Tasca /Toubon ! La France est le seul pays qui a la chance de disposer d’une langue de culture et de communication et qui s’en désintéresse, sauf institutionnellement. Le résultat en 40 ans est là.  ». Un pays qui délaisse sa langue comme la France et un pays sur la voie du déclin.

Comme l’exprime fort bien, Tahar Ben Jelloun : « Si la France a joui jusqu’à dernièrement d’une présence appréciable et jalousée par les autres cultures, c’est parce qu’elle avait misé sur ce qu’elle exporte le mieux : la langue, l’intelligence, la pensée, l’imaginaire, l’art, la mode… C’est grâce à cet ensemble de biens culturels riches et originaux, authentiques et en chanteurs, que la France a réussi à développer ses échanges commerciaux et à signer des contrats importants… Dès que surgissent des difficultés économiques, le réflexe immédiat des politiques est de tailler dans le budget de la coopération culturelle. Ils pensent qu’en faisant des économies sur les Instituts français, vitrines et visage de la France que les étrangers aiment, ils résoudront les problèmes d’intendance (…) Erreur ! » (Le UN N° 1)

Allons nous continuer comme cela et voir reculer la place du français au plan national et mondial, avec comme conséquence une influence de la France en perte de vitesse au profit d’une domination des Etats-Unis ! Ou relever le défi, du local au mondial, de la Francophonie et de la promotion de la langue française, comme extraordinaire outil de développement de la France, comme un axe structurant de la politique économique, culturelle et universitaire en France et à l’étranger ! 
Allons-nous entendre l’appel de JMG Le Clézio et de différents auteurs dans l’ouvrage, « Francophonie pour l’amour d’une langue  » ?

La maîtrise du français de l’école à l’université, dans la haute administration, dans toutes les sphères de la société, doit être une priorité de l’action publique, si l’on veut rester un grand pays ! Cela ne s’oppose nullement à l’apprentissage d’une autre langue, bien au contraire. Nous avons besoin des deux. Défendre et promouvoir la langue française doit aussi s’accompagner dans notre pays, de la valorisation et de l’apprentissage des autres langues. L’ouverture au Monde l’exige. Mais cette indispensable ouverture ne demande pas de sacrifier sa propre langue ni les autres langues.

Ce combat pour la langue française n’est pas un combat d’arrière-garde, mais un combat d’avenir ! En 2024 le sommet de la Francophonie se déroulera en France, une première depuis 33 ans. Le château de Villers-Cotterêts, siège de la future Cité internationale de la langue française dans l’Aisne, accueillera l’événement. Nous avons deux ans pour montrer aux yeux du Monde et de tous les pays francophones que la France ne délaisse pas sa langue. Tel est notre souhait en cette fin d’année 2022 et à l’aube de l’année nouvelle. Messieurs les parlementaires, aurez-vous cette ambition ? Allez-vous relever ce défi ?

Jean-Claude Mairal
Auteur de Peuple citoyen. La démocratie, le défi de notre temps
Co-Président de Cheminements littéraires en Bourbonnais
Engagé en francophonie de la première heure !

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